EPIK HOTEL

Hamlet

dans une nouvelle traduction de Dorothée Zumstein

Diffusion

Novembre 2023 création à La Comédie de Colmar – CDN Grand Est Alsace
Décembre 2023 TAPS – Scala de Strasbourg

Distribution

Texte William Shakespeare
Traduction nouvelle de Dorothée Zumstein (sur une commande d’Epik Hotel)
Mise en scene Catherine Umbdenstock
Adaptation Catherine Umbdenstock et Katia Flouest-Sell
Scénographie et costumes Claire Schirck
Dramaturgie Katia Flouest-Sell
Création Sonore et musicale Samuel Favart-Mikcha
Création Lumières Florent Jacob
Régie générale Pierre Mallaisé

AVEC

Christophe Brault
Nabila Chajaï
Samuel Favart-Mikcha
Charlotte Krenz
Lucas Partensky
Frank Williams

Production

Epik Hotel
Co-production : La Comédie de Colmar – CDN Grand Est Alsace, les TAPS – Strasbourg

Avec le soutien de

TPM – CDN de Montreuil
Epik Hotel bénéficie de l’aide triennale de la Région Grand Est 2021-23

Résidences

du 30 janvier au 3 février 2023 : TPM – CDN de Montreuil
Septembre 2023 : TAPS – Strasbourg
Octobre 2023 : La Comédie de Colmar – CDN Grand Est Alsace

Die Vater schicken immer die Söhne in den Krieg. / Ce sont toujours les fils que les pères envoient à la guerre.” – Schiller

Pour s’emparer d’Hamlet, ce texte classique et incontournable, objet d’innombrables variations dans le temps, nous voudrions nous interroger et nous laisser porter par le Geist, autrement dit l’esprit de ce personnage d’Hamlet, devenu mythique. Explorer comment ce fils endeuille et vengeur a non seulement traverse les époques mais aussi servi de motif pour d’autres textes, d’autres époques. Hamlet est a la fois une surface de projection et un projecteur. Dans la pièce de Shakespeare, il révèle et met en lumière les semblants et les trahisons les plus intimes, il se détache d’un monde dévasté par les guerres et les batailles. Mais c’est une figure de l’entre-deux qui avance avec ses doutes et ses questionnements. Il nous interroge sur la succession, la loyauté, la vérité, mais aussi sur notre persévérance à exister et sur la place de l’amour. Il est à la recherche de la vérité et motivé par la vengeance, mais dépasse largement le personnage du moralisateur, car il est plein de paradoxes lui-même. Sa quête porte en elle le conflit des générations : d’un cote les parents défaillants ou morts, de l’autre, Hamlet, Ophélie ou encore Laertes, égarés, cherchant une continuité là où il y a rupture ou vide. Cette thématique nous servira de levier car elle constitue une ligne directrice de toutes les créations d’Epik Hotel ces dernières années. Nous chercherons également du côté des résonances du texte chez Koltès et son Roberto Zucco par exemple ou dans le Hamlet-Machine de Heiner Müller qui éclate complètement les personnages et les représentations dans un monde en ruines, celui dont nous héritons aujourd’hui, celui politiquement de la fin des idéologies et artistiquement celui du post-dramatique. La nouvelle traduction de Dorothée Zumstein, auteure dramatique et traductrice de Shakespeare, spécialement conçue pour l’ensemble Epik Hotel, nous révèlera une nouvelle puissance poétique du vers shakespearien. Il s’agira de la première traduction par une femme de la pièce dont le personnage principal Hamlet aura pourtant été joué par Angela Winkler et Sandra Hüller, deux comédiennes célèbres en Allemagne.
Quel est le monde que nous laissent nos pères et nos mères ? Qui sont les princes et les princesses incompris, les « fous et les folles » d’aujourd’hui ?

Extrait de la nouvelle traduction d’Hamlet par Dorothée Zumstein

HAMLET.– Être ou ne pas etre – la est la question.
Est-il plus estimable d’endurer
Les assauts répétés d’un destin atroce
Ou de se révolter contre un océan de tourments,
Quitte a y laisser la vie ? Mourir : dormir –
C’est tout. Et par ce sommeil mettre un terme
Aux souffrances morales et aux milliers de coups auxquels
La chair est par nature exposée. C’est un dénouement
Qu’on devrait souhaiter avec ardeur. Mourir : dormir –
Dormir, peut-être rêver – ah, c’est contre ça qu’on bute !
Car dans ce sommeil de la mort, quels rêves vont bien pouvoir surgir
Quand nous serons débarrassés de ce corps terrestre ?
Forcement, ça fait hésiter: c’est cette considération
Qui fait que notre malheur s’étire en longueur.
Car quel homme supporterait les affronts et la brutalité de ce monde,
Les injustices des tyrans, les humiliations des arrogants,
La douleur de ne pas être aimé en retour, la lenteur des procédures,
L’insolence des personnages publics et les rebuffades
Imposées par des incapables à des gens méritoires et patients
Quand il n’aurait, pour se régler lui-même son compte,
Qu’a dégainer son poignard ? Qui voudrait porter des fardeaux,
Et grommeler, et suer, usé par une existence épuisante
Si la terreur de quelque chose après la mort,
Ce pays inconnu dont, une fois la frontière franchie,
Aucun voyageur ne revient, ne paralysait notre volonté,
Nous faisant plus volontiers supporter ces maux qui sont les nôtres
Que nous hâter vers d’autres, que nous ne connaissons pas.
C’est ainsi que la réflexion fait de nous tous des lâches,
Que la détermination, perdant ses belles couleurs,
Faiblit, blêmit sous l’effet de la pensée
Et que des entreprises de la plus haute importance,
Se trouvent ainsi détournées de leur cours,
Et perdent le nom d’action. À présent tais-toi,
La belle Ophélia. Nymphe, dans tes prières, n’oublie pas mes pêchés. (…)